AUTOUR DE L'AUTOPORTRAIT
Le célèbre tableau "LES MÉNINES" de Vélasquez a été ma référence historique pour amorcer ce projet sur L'AUTOPORTRAIT. Ce tableau est un spectacle en regard, constitué de personnages en représentation, comme le dit Michel Foucault dans : "Les mots et les choses" éd. Gallimard coll. Tel. En le regardant on peut supposer que le peintre se représente devant son tableau en train de regarder le sujet qu'il peint; les personnages qui l'entourent ne sont donc pas les modèles du peintre; ils regardent eux aussi le sujet, ou peut-être, nous regardent-ils les regarder ? Il ne s'agit nullement d'une vision reflétée dans un miroir. Vélasquez a oublié son rôle de peintre officiel de la cour d'Espagne en créant une scène purement imaginative, donnant ainsi au créateur sa véritable place. Le peintre n'est plus un simple exécutant au service des souverains, il est un être libre qui peint. Vélasquez a mis en scène l'acte de peindre. Il laisse aussi une place privilégiée aux spectateurs, ceux présents dans le tableau et ceux à l'extérieur du tableau, les regardeurs potentiels. Cet autoportrait de Vélasquez, accompagné de son entourage et représenté en action, m’a inspirée tout au long du travail. Ce tableau réflectif et réflexif rempli d'énigmes, m’a ouvert des horizons. En devenant le fil conducteur de ma recherche sur l'autoportrait, ce tableau m'a permis de renouveler le genre, en poussant toujours plus loin les limites du possible en art et cela même si le sujet a été souvent traité au fil de l'histoire. La photographie est, pour moi, un élément important dans mon travail, pour ce projet elle m'a servi de repère pour relater le processus créateur. Des images surgissent les unes à la suite des autres devenant sources d'inspiration. J'ai utilisé les techniques du photomontage étroitement alliées aux techniques de la peinture. La reprographie me permet de multiplier les images pour ensuite les situer dans une action bien précise (photomontage), cette technique mécanique est employée pour donner aux œuvres, provenant de séquences photographiques, un mouvement lequel permet de les regarder comme les images d'un film. Les personnages en représentation au sol, créent une profondeur pouvant simuler la troisième dimension. Tout en laissant aux œuvres leur mobilité, l'installation permet aussi aux regardeurs de prendre place dans l'œuvre. Ils deviennent eux-mêmes en représentation pour une courte période, le temps de leur passage dans le lieu de l'exposition. Le projet comprenait 3 volets, dans trois espaces différents: Volet I au Centre d'Exposition EXPRESSION de St-Hyacinthe, Volet II à la Galerie SÉQUENCE de Chicoutimi et Volet III à la galerie OCCURENCE de Montréal. Manon Régimbald en a écrit le texte théorique