BANDES À PART

Toutes les toiles de cette série sont constituées de toiles de différentes dimensions et de bandes suspendues par un fil, sous la bande appararaît un vide ayant la même forme.  Morceaux Choisis (2001-2002) est le projet charnière qui a amorcé un cycle à partir de la récupération. BANDES À PART émane de ce projet, intimement lié, ces deux projets s’inscrivent à l’intérieur d’une longue recherche sur le processus créateur où l'atelier demeure le centre de gravité autour duquel tous les «sujets à traiter» surgissent. Ces deux projets dénotent une fascination de l’inachevé. L’inachevé en peinture tel que le pressentait Delacroix « qui se tourmentait de n’oser arrêter telle de ses peintures au stade fascinant de l’ébauche.» 1.Travailler à partir de la matérialité du support conduit inévitablement vers cette notion de l’inachevé, qui engendre une ouverture aux multiples facettes. Ici, il s’agit d’un simple morceau de toile entaché de peinture suspendu à un chevalet, il m’apparaît soudain, d'un geste rapide, ma main le déplace et lui trouve une place sur une toile blanche rectangulaire. Une place temporaire, car l'image ainsi créée reste là pendant quelques jours, en attente de devenir le fil conducteur d’une nouvelle recherche.  À partir de là, toutes les portes s'ouvrent, il n'y a qu'à commencer l'aventure de la créationBande un autre mot valise aux multiples sens, autant visuel, artistique, philosophique ou politique que scientifique ou cinématographique. Mais de tous ces sens ou contre-sens, on ne retient que celui d'être une bande d'étoffe, de cuir, de papier, de métal, plus long que large qui sert à lier, à maintenir, à recouvrir, à border ou à orner quelque chose. À part, je retiens ce qu’une personne possède en propre et aussi « prendre part à» c’est-à-dire, intervenir, participer. Ici il s’agissait d’une bande à part, flottante, apposée à la toile qui est devenue « le modèle » stimulant mon imagination pour produire d’infinis combinaisons d’images à la manière d’un kaléidoscope.  Ces sont ces inévitables «bandes» à partir desquelles toutes les œuvres de cette série ont émergé. Plusieurs d’entre elles se croiseront et s’entrecroiseront, formant sur les murs une route sans fin réelle. Un projet aux multiples combinaisons d’assemblage permettant des accrochages s’adaptant aux différents espaces d’exposition. Cette série n'a fait l'objet d'aucune exposition.

 




1.Marc Le Bot, Figures de l'art Contemporain Géricault, p.215

 

Dates extrêmes: 
01/2003 to 12/2004
Crédit photo: 
Normand Rajotte

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